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John BRUNNER "Sur l'Onde de Choc"
1990 Le Livre de Poche coll. Science-Fiction
The Shockwave Rider
Ah, quel titre ! Sur
l'Onde de Choc est le dernier opus de l'uvre majeure de John
Brunner, tétralogie consacrée à la description d'un
futur proche ( Tous à Zanzibar - 1968, L'orbite déchiquetée
- 1969, Le Troupeau aveugle - 1972, Sur l'Onde de Choc -
1975 ). Par les thèmes abordés dans ces quatre ouvrages,
Brunner, bien que refusant la filiation, est précurseur des préoccupations
des écrivains cyberpunks.
Le héros, Nickie Halflinger, est un génie intégré
enfant dans un programme de recherche de l'Etat américain. Révolté
par la vue d'une créature produite par les manipulations génétiques
d'un des directeurs du centre, il s'enfuit. L'état n'a pas l'intention
de se séparer de cet investissement non rentabilisé et le
traque ; Nickie, spécialisé dans la programmation, pirate
le réseau, se construit des identités factices et joue ces
nouveaux rôles
( toute ressemblance avec un certain Jarod
est fortuite ). Nickie va exploiter les carences de l'état et rendre
coup pour coup ! YEAH !
Moins foisonnant mais aussi visionnaire que Tous à Zanzibar,
ce roman s'attache entre autres aux conséquences de l'évolution
des technologies de l'information sur la liberté de l'individu.
Le héros pirate les systèmes informatiques en entrant ses
lignes de codes sur le clavier d'un téléphone (!), invente
un nouveau type de ver, le " datophage autoreproducteur "
la modernité des concepts opposée au parfum 70' du "
hardware " est un des charmes de Sur l'Onde de Choc. On peut
extrapoler ce détail aux quatre autres romans : Brunner s'intéresse
moins à décrire l'évolution précise d'un domaine
donné qu'à coudre un patchwork d'où émergent
des grandes lignes d'une justesse ( 30 ans après
) impressionnante
mais peut-être que tout était déjà dit alors
que je n'étais pas né et que nous ne sommes que les spectateurs
de l'Histoire.
" Ce n'est pas tellement le fait de savoir que des machines savent
sur toi des choses que tu ne dirais pas à un redresseur, encore
moins à un chef ou à un conjoint
C'est de ne pas savoir
quelles choses, au juste, elles savent
"
L'illustration de Patrice Sanahujas revisite un moment fort du roman en
présentant les deux protagonistes principaux dans une scène
de piratage en immersion virtuelle totale
il est vrai que les mettre
en scène devant un téléphone aurait été
moins explicite pour les amateurs de littérature cyberpunk. L'édition
précédente était illustrée par Caza.
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Richard CANAL "La Guerre en ce Jardin"
1991 Fleuve Noir coll. Anticipation n°1818
Né en 1953 à Tarascon sur Ariège,
Richard Canal vit depuis plus de 20 ans sur le continent de ses rêves,
l'Afrique, où il a enseigné l'intelligence artificielle,
les systèmes multiagents et les algorithmes génétiques
(à l'université de Dakar) et travaille depuis 1999 comme
chef de projet au Cameroun. Découvert par la revue Fiction au début
des années 80, Richard Canal est l'auteur d'une cinquantaine de
nouvelles et de 14 romans dont sa célèbre trilogie africaine
composée de Swap-swap, Ombres Blanches (Prix Rosny-Aîné
1994) et Aube Noire (Prix Rosny-Aîné 1995).
Dans La Guerre en ce Jardin, Richard Canal nous mène à
la découverte de Denforth, une planète peuplée par
des xéno-gènes pacifiques qui se retrouve être le
champ de bataille où s'affrontent deux empires intersidéraux.
L'auteur s'attarde peu sur la guerre en elle-même pour nous faire
découvrir, via son héros Ransen Pollock, les traditions
et coutumes des autochtones, lesquels vouent un culte aux puissances de
la nature, mer et soleil, et sont persuadés que chaque événement
naturel revêt une signification particulière et un message
pour leur peuple qu'ils s'efforcent de déchiffrer. Les affrontements
qui ont lieu sur leur planète viennent perturber cet état
de fait par toutes les catastrophes inexplicables qu'ils engendrent. Plongé
malgrè lui au coeur de ce peuple étrange, Ransen Pollock
va découvrir leur coutume pour finalement les prendre en affection
et tenter de les sauver en essayant de faire interdire leur planète
à l'immixtion humaine afin qu'ils puissent mener leur vie en paix.
Richard Canal est un écrivain profondément humaniste, et
l'histoire qu'il nous conte dans un style riche et soigné n'est
pas sans éveiller des échos dans nos esprits, que ce soient
les problèmes des Indiens d'Amérique ou ceux des peuples
d'Afrique Noire quand ils rentrèrent en contact avec la civilisation
occidentale.
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Francis CARSAC "Oeuvres Complètes
vol.1"
1996 Claude Lefrancq éditeur
Francis Carsac est le pseudonyme utilisé par François
Bordes (France,1919-1981). Passionné d'archéologie depuis
sa plus tendre enfance et amoureux transi de La Guerre du Feu de
Rosny Ainée, sa bibliographie comprend plus de 200 titres traitant
de géologie du quaternaire et de préhistoire paléolithique
mais aussi 6 romans de Space Opera publiés au Rayon Fantastique
entre 1954 et 1967, durant une époque creuse de la S-F française,
ainsi qu'une vingtaine de nouvelles. Etudiant brillant (il obtient son
baccalauréat à l'âge de 15 ans et demi et finit chercheur
au CNRS, professeur à Bordeaux et Directeur des Antiquités
Préhistoriques d'Aquitaine) et homme curieux de tout, son oeuvre
de fiction, qui s'inspire de Jules Verne comme des pulps américains
de cette époque, est faite de paraboles et de métaphores
autour de sujets d'actualité politique ou sociale (la guerre d'Algérie
pour Ce Monde est le Nôtre par exemple : 3 espèces
humaines cohabitant non sans heurt sur une même planète,
en conflit avec une loi cosmique qui réserve une planète
à chaque peuple).
L'illustration de Patrice Sanahujas servant de couverture pour ce 1er
volume des oeuvres complètes s'inspire des Robinsons du Cosmos,
présentant au premier plan un membre du peuple SSwi et derrière
lui la masse imposante et translucide de l'une des fameuses Hydres de
Tellus.
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Philip K. DICK "Ubik"
1989 Le Livre de Poche coll. Science-Fiction
Philip K. Dick (1928-1982) publie sa première
nouvelle en 1952. Moins de deux ans plus tard, ses écrits traversent
l'Atlantique et rencontrent un public français qui réserve
à l'auteur un accueil et une reconnaissance bien supérieurs
à ce qu'il peut rencontrer dans son propre pays. Après des
débuts classiques, Dick se met à écrire une science-fiction
plus personnelle, explorant des thèmes nouveaux et apportant aussi
un ton différent dans le traitement des thèmes plus anciens.
Son sujet de prédilection devient alors un questionnement sur la
réalité, questionnement qui atteint son paroxysme dans ce
que certains considèrent comme son chef-d'uvre : Ubik
Terre, 1992. Joe Chip fait partie de la respectable
agence d'anti-télépathes dirigée par Glen Runciter.
Or, il se trouve que celle-ci voit disparaître depuis quelques temps
ses agents, les uns après les autres. Seul point commun à
toutes ces disparitions : ces employés étaient en mission,
chargés de pister les télépathes et précogs
de la firme concurrente Hollis. Dans ce contexte plutôt morose,
Runciter accepte un gros contrat inespéré et part avec une
de ses équipes accomplir une mission sur la lune dans laquelle
il trouve malheureusement la mort. Une fois revenus sur Terre, les rescapés
de l'opération (dont Joe Chip) remarquent, au cours des jours qui
suivent, d'infimes changements dans leur vie quotidienne. Les distributeurs
jusqu'ici sans faille donnent désormais du lait caillé ou
des cigarettes desséchées, les journaux livrés le
matin sont ceux de la semaine précédente et les denrées
achetées fraîches en magasin arrivent pourries dans les placards.
Et par-dessus tout, l'équipe est régulièrement en
contact avec d'étranges publicités pour un produit totalement
inconnu : UBIK.
Dans sa Conférence sur l'Ethique, Ludwig
Wittgenstein affirmait que c'est un non-sens de dire que je m'étonne
de l'existence du monde, parce que je ne peux pas imaginer qu'il n'existe
pas. Pourtant, c'est bien cet étonnement que va devoir connaître
Joe Chip, afin de détruire sa plus intime croyance et, peut-être,
retrouver le lien avec la réalité. Car comme l'écrivait
K. Dick : "La réalité, c'est ce qui, quand on n'y croit
plus, ne s'en va pas".
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Thomas DISCH
"Génocides"
Le Livre de Poche coll. Science-Fiction
1990
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Roger FACON
"Les Compagnons de la Lune Blême"
Fleuve Noir coll. Anticipation n°
1991 |
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Kenneth ROBESON "Doc Savage"
vol. 1
1995 Claude Lefrancq éditeur
Kenneth Robeson est un pseudonyme collectif utilisé
par les auteurs de la saga de Doc Savage mais aussi, notamment,
de la série The Avenger. Les deux principaux auteurs se
cachant derrière cette identité sont Conde Naste et Lester
Dent, créateur de Doc Savage. 200 histoires virent le jour
entre 1933 (Man of Bronze) et 1949 puis Doc Savage fut ressuscité
par Philip Jose Farmer, comme il l'avait déjà fait pour
le Tarzan de Burroughs en 1991 (Escape from Loki).
Doc Savage est en fait le premier né des super-héros américains.
Sorte de Bob Morane en plus inhumain, mais jugez plutôt : il pratique
2 heures d'exercice physique par jour depuis l'âge de 14 mois, y
alliant des séries de calculs mentaux destinées à
développer son intelligence, il est entouré d'amis experts
dans la plupart des sciences et tous combattants chevronnés tout
en étant meilleur que chacun d'eux dans leur domaine de prédilection
et bien plus redoutable en art martial ! Ayant déjà baroudé
de par le monde il a appris d'un shaman Hindou comment augmenter ou diminuer
sa taille, il s'est entraîné à voir dans le noir et
s'amuse à lire des livres en braille pour développer son
toucher ! Affublé de ce bagage impressionnant et de ses multiples
gadgets, notre homme parcourt le globe entre roman policier, d'aventure
ou de Science-Fiction, et y erradique le crime.
Malgré la simplicité de cette oeuvre, Patrice Sanahujas
prit plaisir à illustrer cette icône de l'aventure autour
de laquelle s'était développée une imagerie flirtant
avec le classique. Rendant un discret hommage aux dessinateurs et à
l'un de ses maîtres : Frank Frazetta, Patrice Sanahujas campe un
Homme de Bronze à la chemise déchirée (détail
incontournable) pendu au dessus de New York et aux prises avec la Mort
Rouge.
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François SARKEL "Dépression"
Fleuve Noir coll. Anticipation n°1745
1990
François Sarkel est l'un des nombreux pseudonymes
utilisés par Jean-Pol Laselle, écrivain et scénariste
de BD rémois et ami de Patrice Sanahujas. Ecrivant depuis les années
70 sur tous les supports se présentant à lui (fanzines,
magazines, anthologies) il est l'auteur de plusieurs romans d'aventure,
de S-F mais aussi d'histoires destinées à la jeunesse. Depuis
1990, date à laquelle il entame la série Sylve avec
son compère rémois Mohamed Aouamri, il s'investit dans la
bande-dessinée (principalement sous le pseudonyme de Brice Tarvel
). Plusieurs séries verront ainsi le jour : Sylve, Mortepierre,
Les Traîne-Ténèbres et La Couronne de Foudre,
jusqu'à un projet commun avec Patrice Sanahujas qui ne put malheureusement
pas aboutir mais dont vous pourrez découvrir quelques travaux dans
les pages BD de ce site.
Dépression est un roman d'anticipation ultra-pessimiste
qui porte merveilleusement son nom. Sur une terre en proie à de
perpétuelles averses, les survivants de l'espèce humaine,
rongés par un mal nommé la rouille, rêvent d'un ailleurs
sans nuage tandis que des mutants amphibies font leur apparition.
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Kurt STEINER "Brebis Galeuses"
Fleuve Noir coll. Anticipation n°1692
1989
Derrière ce pseudonyme aux consonnances volontairement
américaines se cache l'honorable André Ruellan (France -
1922), médecin de son état. Cet auteur publiera tout d'abord
une vingtaine de romans fantastiques à partir de 1955 avant de
se tourner vers la Science-Fiction puis vers l'écriture de scénarios
pour la télévision et le cinéma. Après des
romans assez réussi tel Les Enfants de l'Histoire, texte
écrit durant les événements de Mai 68, André
Ruellan abandonnera tout pseudonyme pour acquérir ses lettres de
noblesse avec Tunnel (roman se déroulant dans un Paris cerné
par des montagnes d'ordures), et Memo (Grand Prix de la Science-Fiction
française).
Brebis Galeuses se déroule dans un futur proche où
le gouvernement puni les hors-la-loi en leur inoculant des maladies avant
de les jeter dans des bas-fonds urbains servant de milieu carcéral.
Patrice Sanahujas voulu tout d'abord dessiner un gros plan sur le nez
humide d'un enrhumé chronique avant d'opter pour une représentation
moins humoristique et plus fidèle au roman.
Anecdote amusante sur cette illustration : le sigle "Fleuve Noir
Anticipation" étant à l'époque en bas et au
milieu de la couverture, Patrice Sanahujas choisi de placer le trousseau
de lames de rasoirs à la droite de l'image. Malheureusement, ce
numéro 1692 de la collection "Anticipation" est aussi
celui par lequel le logo changea de place... pour aller se loger précisément
sur ce fameux trousseau, à la droite de la couverture.
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Stefan WUL
"Oeuvres Complètes" vol. 1
Claude Lefrancq éditeur
1996
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